Bourg

France > Nouvelle-Aquitaine > Corrèze > Collonges-la-Rouge

L'évangélisation progressive du Limousin s'est souvent traduite par la création de petites communautés de fidèles autour d'un lieu de culte situé dans l'enceinte d'une exploitation tenue par un colon. Le nom de Collonges a gardé la mémoire de cette pratique puisque primitivement Collonges s´écrivait avec un seul "L" : Colonica ou Colonia qui signifiait à l´époque gallo-romaine " habitation et domaine d'un colon".

La ville de Collonges est connue dès le 8e siècle par un don, fait par le comte Roger de Limoges, de l'église de la paroisse au monastère de Charroux. Les moines de l´abbaye cistercienne de Charroux, en Poitou, y fondent alors un prieuré. Aucun document ne nous est parvenu sur l´importance de ce premier prieuré. Toutefois, il est attesté que les reliques de Sainte Sigolène furent apportées à Collonges qui, de ce fait, attira une population nombreuse de paysans, d´artisans et de commerçants et très vite une petite communauté prospéra autour des bâtiments du prieuré protégés alors par une enceinte.

Au 13e siècle, Collonges, qui fait partie de la vicomté de Turenne depuis le 9e siècle, obtient des franchises et des libertés des vicomtes. Elle fera partie de cette vicomté jusqu´en 1738, date du rattachement de la vicomté à la couronne de France. Au 16e siècle, la ville de Collonges bénéficie de la construction de nombreux manoirs édifiés par des gouverneurs de la vicomté de Turenne. Elle devient chef-lieu de baillage, puis d´une châtellenie avec juridiction seigneuriale (juges, procureurs, huissiers et notaires y auront leurs demeures). L´accueil supposé des pèlerins en route pour Compostelle via la route du Puy-en-Velay aurait également contribué à sa prospérité. Il semble, en effet, que Collonges ait été une première halte pour les pèlerins qui, depuis l´église Saint Martin de Brive, rejoignaient Figeac - située sur la troisième route attestée de Saint Jacques de Compostelle.

Entre le 14e siècle et la Révolution, Collonges était une ville assez florissante grâce à un commerce actif. Les traces, encore visibles, des baies de boutiques, sur de nombreuses maisons, témoignent de cette activité économique. Cependant, cette prospérité économique ne semble pas perdurer au-delà de la première moitié du 19e siècle. En effet, en 1830, il n´est fait mention que d´une seule boutique située à l´angle de la place attenant à l´église. Le début du déclin est probablement le résultat conjugué du développement commercial du bourg de Meyssac situé à trois kilomètres de Collonges, de la crise du phylloxéra de 1880 qui a détruit la totalité du vignoble collongeois et de l´exode rural vers les villes alors pourvoyeuses d´emplois industriels. A partir de là, le bourg connaît un "âge sombre" pendant lequel le village est littéralement laissé à l´abandon. En effet, ce n´est qu´à partir de la seconde moitié du 19e siècle que Collonges commence à connaître une timide reprise qui se traduit par des campagnes de construction - reconstruction comme en témoignent les nombreuses dates portées présentes sur les linteaux des portes. Certaines d´entre elles correspondent même à des constructions nouvelles comme celles réalisées au moment de la percée de la nouvelle rue centrale vers 1840.

Périodes

Principale : 11e siècle

Principale : 12e siècle

Principale : 15e siècle

Principale : 16e siècle

La comparaison des deux cadastres : celui de 1831 et celui de 2007, montre que la morphologie générale du bourg de Collonges-la-Rouge n´a pas beaucoup changé en dehors du percement de la voie centrale par laquelle on accède, aujourd'hui, dans le bourg. Cependant, quand on s´y attarde un peu, on remarque que de nombreuses maisons ont disparu entre les deux relevés. Selon l´étude réalisée en 2004-2005 par l'architecte Gilles Séraphin, sur les 155 bâtiments que comptait le bourg en 1831 seuls 75 ont survécu soit moins de la moitié. Aujourd'hui, le bourg de Collonges-la-Rouge compte environ 110 bâtiments dont près d´1/3 a été reconstruit in situ. D´un point de vue général, le bourg s´est développé autour de l´enclos prieural et le long de la rue de la Barrière qui constitue l´axe structurant du bourg. Deux faubourgs, celui de la Veyrie et celui du Faure, se sont développés un peu à l´écart du centre-bourg. Néanmoins, ils restent reliés à ce dernier par les principales voies de communication existantes : la rue de la Garde et la rue de la Barrière.

Concernant la typologie de l´habitat, on remarque la prédominance d´une certaine mixité. En effet, l´architecture rurale côtoie une architecture urbaine. Par ailleurs, même si le cadre architectural de l´ensemble est fortement marqué par les 16e et 17e siècles, on ne peut le réduire ni à cette époque ni à l'époque médiévale, dont les vestiges encore visibles restent lacunaires. En fait, c´est plutôt la diversité des époques de construction qui caractérise l´architecture du bourg de Collonges-la-Rouge.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : badigeon partiel

  3. Matériau du gros oeuvre : grès

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  4. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  5. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  6. Matériau du gros oeuvre : bois

    Mise en oeuvre : pan de bois

  7. Matériau du gros oeuvre : bois

    Revêtement : essentage de bardeaux

Toits
  1. tuile plate, ardoise, tuile mécanique, grès en couverture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Corrèze , Collonges-la-Rouge

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2007 domaine public (AI non cadastré)

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